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Institut d'Études Nahmanide

L'Institut, qui porte le nom du fameux rabbin de Gérone Mossé ben Nahman, ou Nahmanide (Gérone 1194 - Acre 1270) a été créé en 1997 dans le but de récupérer, étudier et diffuser l'histoire de la communauté juive de Gérone. L'objectif de l'Institut se centre sur la recherche et la formation et complète la bibliothèque spécialisée de libre accès et consultation.

Recherche

Nous développons des projets de recherche et étude de la Gérone juive, récupération de lignées et familles et histoire des femmes juives. Nous recueillons l'information dans des bases de données qui sont à la disposition de toutes les personnes qui font des recherches et que ces sujets intéressent. Finalement, et afin de les mettre à disposition du public, nous publions les résultats de notre recherche et étude dans des magasines et livres spécialisés, au niveau national et international.

Un exemple de ce travail est le projet de documentation que la chercheuse Irene Llop a réalisé en 2017 sur la collection lapidaire hébraïque du Musée, afin de confronter les informations épigraphiques et les documentaires, et d'approfondir ainsi la connaissance historique des Juives et des Juifs mentionnés dans ces pierres.

L'Institut met à votre disposition l'addresse consultes.callgirona@ajgirona.cat pour vous assister dans votres recherches.

Liste des personnalités importantes du judaïsme de Gérone

Rahel (XIè S.)

En 1040, la juive Rahel a vendu, en son nom propre, une terre de vignes qu'elle avait héritée de ses parents, située en dehors des murailles, près de l'abbaye de Sant Daniel. Elle a signé personnellement, en hébreu, le document de vente de la terre à Elies, chrétien. Il semble que Rahel savait écrire, ce qui était peu commun à cette époque, et cela lui a permis de signer elle-même le document de vente. Mais le plus important est que Rahel agissait avec entité et identité propre et individuelle, et elle n'avait besoin d'aucune référence masculine pour faire une transaction légale et légalisée d'une de se propriétés. C'est la première signature en hébreu documentée dans la ville.

Azriel de Gérone (XIIè S.)

Cabaliste et philosophe. Membre très connu du cercle kabbalistique de Gérone, disciple direct d'Isaac l'Aveugle et maître de Mossé ben Nahman. Il connaissait plusieurs langues. Parmi ses nombreux écrits, nous trouvons le Shaar ha-Shoel, une exposition intelligible de la théorie des dix sephirot sous forme de questions et réponses suivant les règles de la logique, comme initiation pour les débutants. Autres écrits: Commentaire du Sefer Yetsirah ou Livre de la Création, Commentaire aux aggadot du Talmud et Commentaires de la liturgie quotidienne. De cette dernière, nous pouvons souligner comme curiosité qu'elle contient de nombreux mots catalans écrits en caractères hébraïques.

Mechullam ben Selomoh de Piera (XIIIè S.)

Cabaliste, poète et philosophe. Également appelé Vides de Girona. Ami de Mossé ben Nahman et Azriel de Gérone, avec lesquels il a été l'un des leaders de la communauté juive de Gérone du XIIIè S. Il a fait parti du cercle de kabbalistes de la ville. Il a parcouru la poésie pour exprimer ses idées philosophiques, contre la philosophie de Maimonide. Il a écrit deux poèmes consacrés à Mossé ben Nahman, qu'il considérait un grand sage et un grand maître.

Mossé ben Nahman (XIIIè S.)

Philosophe, kabbaliste, talmudiste, poète, médecin et rabbin, il est la figure la plus importante du judaïsme de la péninsule ibérique au XIIIè S., et la plus grande autorité talmudique de sa génération. Connu par ses contemporains comme " le Maître de Gérone ", ou comme Ramban ; on le connaît actuellement comme Nahmanide et également Bonastruc ça Porta.

Il est né à Gérone en 1194, puis décédé en Terre Sainte en 1270. Il fut le rabbin de Gérone et le leader spirituel et l'esprit le plus sage de tout le judaïsme catalan. Il fut le membre le plus illustre et prestigieux du cercle kabbaliste de la ville. El 1263, avec le soutien de Jacques Ier d'Aragon, ami personnel, il a défendu les postulats judaïques lors de la Dispute de Barcelone à l'encontre de Pau Crestià, un confesseur converti du roi. Peu après, il partit volontairement à Jérusalem afin d'accomplir le précepte talmudique de " mourir au sein de la mère ". En 1270, dans la ville d'Akko, il a fait un sermon de fin d'année qui est encore lu dans certaines synagogues du monde entier.

Peu avant de mourir, il a écrit des lettres à ses enfants qui étaient à Gérone. On peut y voir que sa famille lui manquait ainsi que la ville de Gérone. Son sceau en bronze a été découvert dans les années 70 du XXè S. près d'Akko, avec l'inscription : " Mossé fils de rabbi Nahman, de Gérone, sois courageux ! ". On peut en voire une copie au Musée d'Histoire des Juifs.

Parmi ses ouvrages nous trouvons celui par excellence, le Commentaire sur la Torah, le Torat ha-Adam, différents traités talmudiques, des monographies sur des thèmes du droit juif et des poèmes de contenu cryptique et profond.

Astruc, Mossé et Jucef Ravaya (XIIIè S.)

Membres d'une des familles juives les plus puissantes de l'histoire de Gérone, ils ont exercé de hauts postes dans l'administration royale et locale à la fin du XIIIè siècle. Ils ont eu beaucoup de pouvoir aussi bien au sein de la communauté juive que dans l'administration générale du royaume. Le père, Astruc Ravaya, fut bailli royal de Gérone et de la région de Gérone ; il avait succédé à ce poste à son fils Jucef Ravaya. L'autre fils, Mossé Ravaya, fut bailli général de la Catalogne, et a signé en tant que tel la Création de la ville de Palamos, au nom du roi, à la fin du XIIIè S.

Bonafilla (XIIIè S.)

Fille de la famille Ravaya, l'une des plus importantes et puissantes de la communauté juive de Gérone au XIIIè S. Il s'agissait d'uen femme d'affaires qui se consacrait à la vente et à l'usure, en son nom propre et risque. En avril 1288, elle fut dénoncée au tribunal ecclésiastique par un chrétien de La Bisbal, qui l'accusait d'escroquerie. Jugée par l'évêque de Gérone, il la condamna à payer une caution de 260 sous de monnaie de Barcelone.

Jacob ben David Bonjorn (XIVè S.)

Scientifique et médecin. Fils d'Ester Caravida et David Bonjorn de Barri. Médecin et astronome de la Cour de Pierre le Cérémonieux. Auteur des tables astronomiques de Pierre le Cérémonieux, calculées à la demande du roi, en 1361. Il vécu à Gérone et Perpignan.

Ester (XIVè S.)

Fille d'Astruc Caravida, juif avec un certain pouvoir et d'illustre lignage, et de Bonadona. Les parents avaient négocié son mariage avec David Bonjorn de Barri. Durant son mariage, elle vécu à Perpignan. Il semblerait que son époux était un personnage irascible et qui la maltraitait au point qu'elle demanda avec insistance le divorce. Mais l'astronome du roi ne lui concéda pas le document de répudiation ni la restitution de la dote. Pour réussir à se débarrasser de son mari et récupérer les biens du mariage et familiaux, Ester fit disparaître les livres et les écrits de l'étude de son époux. Il la répudia donc, vu que seul l'époux pouvait demander et concéder le divorce. Ensuite, elle revint à Gérone et elle dû se battre encore longtemps pour récupérer sa dote, que le mari refusait de lui restituer. C'est pour cela qu'elle nomma un avoué pour la représenter. À la fin, il semble qu'elle parvint à obtenir la restitution intégrale des biens qu'elle avait apportés au mariage.

Nissim ben Reuben Girondi (XIVè S.)

Talmudiste, médecin, juriste et rabbin (leader spirituel) de la communauté de Saragosse au XIVè S. Il vient d'une famille de Cordoba, mais est né et s'est formé à Gérone, bien qu'il est vécu presque toute sa vie à Barcelone, où il fut maître et dirigeant spirituel et où il dirigea l'école talmudique commencée par le grand rabbin Salomon ben Adret, disciple de Nahmanide. Il s'est distingué par son positionnement rationaliste et contraire aux courants mystiques de la kabbale. Il a écrit un commentaire sur les Halakhot d'Isaac Alfasi, sermons et un corps très important de Responsa utilisé comme outil de consultation dans de nombreuses communautés du monde entier.

Blanca (XVè S.)

Convertie, veuve de Bernat Falcó, également converti, de la famille des Falcó, l'une des lignées avec le plus de pouvoir de la communauté juive et judéo-convertie de Gérone des XIV et XVè S. Blanca a rédigé un testament en 1437, par-devant un notaire chrétien. Le testament ne montre ne rien son ascendance juive, où elle figure comme une chrétienne dévote et une dame de la bourgeoisie de Gérone de son époque. Mais la mention de son fils David, juif, et l'héritage qu'elle lui lègue dans son testament sont la preuve irréfutable de son passé judaïque. Elle était une femme très riche et avec beaucoup de pouvoir, qui répartit son héritage entre ses enfants, trois garçons (deux convertis et un juif) et ses filles, toutes deux converties et mariées avec des convertis de Perpignan et de Castelló d'Empúries.

Astruc Abraham des Portal (15è siècle)

Médecin juif, marié avec Bonadona, juive de Girona, il était propriétaire d'une maison au quartier juif en 1492. En raison du Décret d'expulsion, la propriété fut vendue pour 60 libres, et il a probablement quitté Gérone avec sa famille en fin d'été de cette année fatidique. Il était descendent d'une famille de médecins juifs qui est documenté dans les terres de Gérone dans les années vingt du XIVe siècle (Moshe Abraham des Portal est le premier documenté, qui pratiqua la médecine à Girona et à Besalú en 1324), famille qui compte avec cinq générations impliquées dans l'art médical.

Les restes de l'une des pièces de sa maison, peut-être la maison familiale, ont été découvertes récemment dans l'ancien quartier juif de Girona (cliquez sur le communiqué de presse) et ont été identifiés avec précision grâce aux documents préservés dans les archives de la ville.

Astruc Abraham des Portal était petit-fils ou arrière petit-fils du médecin juif Nathan Moshe des Portal, et comme lui, c'est possible qu'il était lié avec l'importante saga de médecins de la famille Nathan d'Arles. Du grand-père on a préservé l'inventaire des livres qu'il possédait dans sa bibliothèque privée en 1410. Parmi les 127 titres, beaucoup sont liés à l'astronomie et la médecine.

Bibliographie

» Feliu, Eduard. La cultura hebraico-catalana. Barcelona, 1992.

» Planas Marcé, Sílvia. Filles de Sara, dones jueves de la Girona medieval. Girona, 2002.

» Romano, David. Els jueus de Girona als segles XII-XIII. Simposi Mossé ben Nahman i el seu temps, Girona, 1995.

» Sáenz-Badillos, Ángel; Targarona, Judit. Diccionario de autores judíos. Sefarad s. XI-XV . Córdoba, 1988.

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