Il y a peu, le sous-délégué du gouvernement, Monsieur Francesc Francisco, nous informait que, dans la province de Gérone, d'ici la fin de l'année, 15 % de la population serait composée de gens nés dans d'autres pays du monde. La ville de Gérone dépasse cette proportion.
La réalité multiculturelle de cette société est devenue plus complexe, le phénomène migratoire lui-même est plus présent dans les discours politiques, dans les universités et dans les moyens de communication et aussi dans la rue, mais il faut progresser vers la construction d'une société interculturelle réelle, plus juste et avec une réelle égalité des chances.
Gérone a toujours été un lieu de passage et d'influences d'autres cultures, notre ville garde d'ailleurs un patrimoine bien important de ces cultures. Nous avons les Bains Arabes, magnifique oeuvre de construction romane mais clairement influencée par la culture arabe, et le Call juif, un des plus étendus et mieux conservé d'Europe (le Call, ou quartier juif, intégrant dans le Centre Bonastruc ça Porta et ses alentours le principal intérêt architectural et urbanistique).
Le métissage et le dialogue interculturel enrichit, et nous devons apprendre à le potentialiser : je cois que, à Gérone, il y a déjà un certain temps que nous travaillons dans cette perspective. Il y a 15 ans que la fondation Sergi organise les semaines interculturelles ; le Festival de Musiques Religieuses du monde, et les Rencontres Fès-Gérone se veulent aussi un espace de convivialité et découverte des autres cultures.
Travailler pour l'inter culturalité veut dire travailler pour que toutes les cultures qui configurent notre société y soit représentées de manière égale, sans marginalisation ni exclusion, sans établir de niveaux plus hauts ou plus bas, mais avec une juste mesure et dans le respect de la différence et de la divergence. Un exemple : la récupération du legs juif en tant qu'élément supplémentaire de notre passé et de notre histoire, ce qui nous permettra de compléter avec précision le passionnant casse-tête qu'est, en définitive, notre réalité actuelle.
Nous devons être à même de profiter des avantages que comporte cette convivialité, nous devons apprendre de nos enfants la grande expérience qu'ils vivent dans les écoles, avec de plus en plus de diversité. En définitive, il faut faire un effort de convivialité et voir que, tous, nous nous enrichissons de partager avec nos enfants l'expérience que représente le fait de connaître des gens d'autres horizons et d'autres cultures.
Il n'y a que la connaissance de la diversité culturelle nous entourant, et qui est une réalité de notre société, qui puisse nous approcher de l'entente, la tolérance, le respect et l'enrichissement mutuel.

Ignasi Thió
Conseiller délégué de la Diffusion Culturelle
Municipalité de Gérone